RAPPORT MORAL ET D’ACTIVITÉ 2012

présenté à l’assemblée générale du 15 mars 2013
à Belfort (Territoire de Belfort)
par le président de l’ANPROMEVO
au nom de la secrétaire générale, empêchée

4 janvier 2012 : Représentation de l’Anpromevo lors des manifestations commémoratives (exposition et conférence-débat) organisées à Alençon (Orne) dans le cadre du cinquantième anniversaire de l’assassinat de M. Alfred Locussol, directeur adjoint de l’enregistrement, premier fonctionnaire de l’État victime de l’OAS sur le territoire métropolitain (le 3 janvier 1962).

image022

10 janvier 2012 : Représentation des requérants et exposé de leurs observations orales par Jean-Philippe Ould Aoudia et Jean-François Gavoury à l’audience du tribunal administratif de Marseille dans le cadre du recours pour excès de pouvoir dirigé contre la délibération du conseil municipal de Marignane en date du 27 octobre 2010 portant approbation d’un projet de convention d’autorisation d’occupation du domaine public à passer entre le maire et le président de l’Adimad pour la réinstallation, sur son emplacement d’origine, de la stèle aux combattants tombés pour que vive l’Algérie française. Jean-Philippe Ould Aoudia et Jean-François Gavoury disent combien il leur paraît improbable qu’un tribunal consacre le droit d’anciens criminels de l’OAS à être érigés en héros sur le domaine public, au mépris du statut de leurs victimes, citées en exemple à l’époque par les plus hautes autorités de l’État et à certaines d’entre lesquelles la qualité de « Mort pour la France » a été conférée. Ils appellent l’attention sur le fait que la nouvelle stèle ne diffère de la précédente qu’au regard de l’inscription des dates d’exécution de quatre condamnés à mort de l’OAS, dont l’effacement ne dénature en rien ni l’objet, ni le sens, ni la destination de ce monument et qu’un tel camouflage ne peut justifier une modification radicale de l’analyse du Conseil d’État dans son arrêt du 14 novembre 2011.

17 janvier 2012 : Envoi à M. Joaquim Pueyo, conseiller général de l’Orne, maire d’Alençon, d’un dossier de proposition d’hommage officiel de sa ville à la mémoire d’Alfred Locussol. Son attention est appelée sur le souhait de l’Anpromevo de voir une plaque ou stèle prendre place dans un espace public, pour rendre compte de l’acte barbare qui coûta la vie au directeur adjoint de l’enregistrement d’Alençon. Il lui est précisé qu’en cette année hautement symbolique de la fin du conflit, les jeunes Alençonnaises et Alençonnais devraient apprécier un tel rendez-vous avec l’histoire de leur commune et celle de la guerre d’Algérie à laquelle Alfred Locussol paya un si lourd tribut.

11 janvier 2012 : Représentation de l’Anpromevo à la rencontre-débat organisée en la Maison de la vie associative de Malakoff à l’initiative de l’ACCA (Agir contre le colonialisme aujourd’hui) en présence de MM. Henri Alleg et Alban Liechti sur le thème notamment des soldats du refus, appelés, réfractaires et journalistes combattants.

23 janvier 2012 : Représentation de l’Anpromevo à la pré-célébration du cinquantième anniversaire des événements survenus à Paris le 8 février 1962 organisée par le Comité vérité et justice pour Charonne et l’URIF-CGT à la Bourse nationale du travail (263, rue de Paris à Montreuil-sous-Bois) avec la participation de M. Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, Mme Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, MM. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Emmanuel Zemmour, président de l’UNEF, et Henri Alleg.

24 janvier 2012 : Jugement du tribunal administratif de Marseille rejetant la requête évoquée ci-dessus de M. Gavoury et consorts. Le débat sur la stèle n’a pas été tranché quant au fond. La décision s’appuie, en effet, sur des considérations relevant de la pure technique juridique : la compétence relative à l’autorisation de la stèle revient au maire ; donc la délibération du conseil municipal approuvant la convention à signer avec l’Adimad et mandatant le maire à cet effet constituerait un avis inutile et ne faisant pas grief, sauf pour la seule question qu’il appartenait au conseil municipal de trancher, celle du montant de la redevance, non critiqué en soi par les requérants. Cependant, si la convention avait bien été signée par le maire et si le conseil municipal n’avait fait que se prononcer sur le principe, force est de constater que le conseil municipal s’est prononcé avant le maire, qu’il l’a autorisé à signer la convention et que le maire s’est donc cru lié par cette délibération, qui, par ses effets, possède un caractère décisoire.

31 janvier 2012 : Communication à la direction du journal L’Humanité d’un avant-projet d’article sur l’OAS demandé à titre de contribution à un numéro spécial Guerre d’Algérie du journal à paraître à l’occasion du cinquantenaire de l’entrée en vigueur des Accords de cessez-le-feu signés à Évian le 18 mars 1962.

4 février 2012 : Intervention de l’Anpromevo, par courriel, auprès de M. Pierre Cohen, député-maire de Toulouse, tendant à ce qu’il ne cède pas aux injonctions d’anciens membres ou partisans de l’OAS opposés au projet municipal de changement de dénomination du pont Bayard destiné à prendre l’appellation de pont du 19 mars 1962.

5 février 2012 : Sur la proposition d’un représentant, responsable de blog, du comité de Chalon-sur-Saône de la Fnaca, rédaction d’un article dénonçant une mesure gouvernementale ayant pour objet de faire apparaître, courant février, sur la colonne centrale du Mémorial national des Morts pour la France en Algérie (quai Branly à Paris) 1.585 noms de victimes civiles réputées disparues ou décédées depuis le 1er novembre 1954 jusqu’au-delà de la date de cessation de la guerre d’Algérie et d’accès de ce pays à l’indépendance (ces noms venant s’ajouter à ceux des participants tués rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962 à l’issue d’une manifestation insurrectionnelle appelée par l’OAS).

7 février 2012 : Parution dans l’édition électronique du journal Le Monde, sous le titre « Guerre d’Algérie : l’histoire en révision », d’une tribune de Delphine Renard, victime du terrorisme de l’OAS le 7 février 1962 à Boulogne-sur-Seine. Elle y conclut son propos en ces termes : « Il est des ressorts sur lesquels l’extrême-droite s’appuie pour sa montée en régime : l’Histoire nous l’a appris et elle adore bégayer. Nous sommes tous concernés par une République qui s’oublie au point de commettre des attentats à la vérité en honorant ceux qui ont eu recours à la barbarie pour tenter de renverser l’ordre démocratique. Le 8 février, rappelant la responsabilité écrasante de l’État dans les neuf morts du métro Charonne, nous célébrerons, à travers eux, le sacrifice de tous ceux qui sont tombés sous les coups de l’OAS. N’oublions pas, certes, mais surtout souvenons-nous, car la mémoire est une action en marche. »

8 février 2012 : Représentation de l’Anpromevo aux commémorations de Charonne, à la station de métro puis au cimetière du Père Lachaise, au pied de la stèle de la Ville de Paris aux victimes de l’OAS et devant la sépulture des victimes de la répression de la manifestation du 8 février 1962.

11 février 2012 : Représentation de l’Anpromevo au colloque pour le cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie organisé à Nice par la section locale de la Ligue des droits de l’Homme sur le thème « Algérie 1962 : pourquoi une fin de guerre si tragique ? (50 ans après : ne plus occulter l’histoire ; le rôle de l’OAS ; en France comme en Algérie, pour un regard apaisé sur ce passé) ».

image023

23 février 2012 : Intervention par courrier auprès de M. Yves Calvi, journaliste, tendant à ce que l’Anpromevo puisse être représentée dans toute éventuelle émission de C dans l’air consacrée à la fin de la guerre d’Algérie à l’occasion de la commémoration du cinquantième anniversaire des Accords de cessez-le-feu signés à Évian le 18 mars 1962.

1er mars 2012 : Communiqué de l’Anpromevo dénonçant les pressions exercées par la Présidence de la République et le gouvernement en vue de l’annulation par les organisateurs ou, à défaut, de l’interdiction par les autorités municipales ou préfectorales de manifestations (colloques, cérémonies commémoratives) prévues dans le cadre du cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie. Adressé notamment aux candidats à l’élection présidentielle, le communiqué rappelle la demande de l’Anpromevo relative à la reconnaissance par la nation des crimes et attentats terroristes imputables à l’OAS ou commis en son nom en 1961-1962.

image025

16 mars 2012 : Tenue à Évian-les-Bains (Palais des Festivités) de la sixième assemblée générale annuelle de l’Anpromevo, organisée en lien étroit avec l’association « Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons », à l’avant-veille du cinquantième anniversaire de la signature des Accords de cessez-le-feu- en Algérie.

23 mars 2012 : Proposition de Jean-François Gavoury aux membres de l’Anpromevo de s’associer à sa démarche engagée à titre personnel, par voie de lettre (ouverte) électronique, auprès du Président de la République et de la représentation nationale, dans le prolongement de la déclaration du chef de l’État faite la veille depuis le Palais de l’Élysée. Il s’agit de préconiser que les mesures répressives envisagées à la suite des drames survenus à Montauban et Toulouse les 15 et 19 mars 2012 visent non la consultation mais l’existence même des sites Internet se livrant à l’apologie des crimes racistes et des méthodes terroristes utilisées par l’ensemble des mouvements – y compris l’OAS – ayant vocation, aujourd’hui comme hier, à déstabiliser l’État de droit, à rompre la paix civile et à entamer l’unité de la nation.

27 mars 2012 : La section locale de la Ligue des droits de l’Homme publie un communiqué du collectif « Pour une histoire franco-algérienne non falsifiée » appelant à un rendez-vous républicain devant, puis à l’intérieur de la mairie de Perpignan à l’occasion de la réunion du conseil municipal du 29 mars. Il s’agit de protester contre le maintien, au milieu du cimetière du Haut-Vernet, de la stèle dédiée à l’OAS ayant servi de modèle à celle implantée en juillet 2005 au cimetière Saint Laurent Imbert de Marignane et condamnée par le Conseil d’Etat en novembre 2011. Le communiqué souligne que la haute juridiction administrative a confirmé ce que de très nombreuses organisations du département des Pyrénées-Orientales n’ont cessé de clamer : «un cimetière est un lieu public où une stèle à la gloire de l’OAS n’a pas sa place, un lieu dont la sérénité devrait être préservée par respect des défunts qui y reposent et de leurs familles».

9 mai 2012 : Intervention de Jean-François Gavoury auprès de M. Rémy Enfrun, préfet, directeur général de l’Office national des anciens combattants, portant sur le bilan exclusivement négatif des relations des victimes du terrorisme de l’OAS avec l’ONAC au cours de la période 2006-2012. Dans son courriel circonstancié, l’Anpromevo déplore l’ingratitude caractérisée des services de l’État en général et de l’ONAC en particulier à l’égard de celles et de ceux qui, jusqu’à leur exécution sommaire par les commandos de la mort de l’OAS, ont su, malgré les menaces dont ils étaient l’objet, conserver une fidélité sans faille aux institutions, combattant avec dévouement pour le droit et les libertés ainsi que pour les principes et les valeurs de la République ; l’association indique que s’ouvre à présent, pour elle, l’espérance d’une reconnaissance formelle par la France des crimes de guerre commis par l’OAS ou en son nom, ainsi que d’un dispositif de facilitation des poursuites en cas d’infraction d’injure ou diffamation dirigée contre la mémoire des victimes de cette organisation. Quelques heures plus tard, M. Enfrun propose une rencontre permettant d’échanger de vive voix sur les éléments du bilan en question : celle-ci aura lieu le 16 mai à 11 h 30.

11 mai 2012 : Dans le cadre de la 32e édition du Festival audiovisuel régional de l’Acharnière au cinéma Le Métropole à Lille, participation de Jean-François Gavoury, au côté de Jean-Philippe Ould Aoudia, au débat suivant la projection du film documentaire de Djamel Zaoui « OAS, un passé très présent » (2007).

25 mai 2012 : Représentation de l’Anpromevo aux obsèques de M. Maurice Sicart, secrétaire général pendant plus de quarante ans de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie. À la suite de la cérémonie en la salle de la Coupole du crématorium du Père Lachaise, a lieu, devant le Mémorial dédié par la Ville de Paris à ses quelque 750 Morts pour la France en AFN, un dépôt de nombreuses gerbes à l’issue duquel la veuve de M. Sicart, Anick, déplace la gerbe familiale devant la stèle voisine, vouée, depuis le 6 octobre 2011, à rendre hommage à l’ensemble des victimes civiles et militaires de l’OAS.

31 mai 2012 : Arrêté du préfet des Pyrénées-Orientales portant interdiction, durant toute la journée du 7 juin 2012, de toute manifestation et tout rassemblement aux abords du cimetière du Haut-Vernet à Perpignan à la suite de la déclaration de manifestation présentée le 10 avril 2012 par le président de l’Adimad, Jean-François Collin, en vue d’un hommage à Albert Dovecar et Claude Piegts devant la stèle dédiée aux fusillés tombés pour que vive l’Algérie française. Cet arrêté préfectoral sera suivi d’un arrêté du maire de Perpignan (M. Jean-Marc Pujol) prescrivant la fermeture du cimetière et affiché à son entrée le 4 juin.

6 juin 2012 : Parution dans Le Canard enchaîné d’un article intitulé « Ces ex-terroristes décorés par l’État ». Cet article débute en ces termes : « D’anciens terroristes, ayant exercé leurs talents sur des Français et pris les armes contre la République, font l’objet d’étranges marques de reconnaissance. » Sont rappelées les distinctions honorifiques attribuées entre 2006 et 2011 aux déserteurs et criminels Michel Alibert, Gérard Baudry et Jean-François Collin ainsi qu’à Hélie Denoix de Saint Marc. Sont également soulignées les mesures contenues dans la loi du 23 février 2005 et ayant permis aux activistes civils de « reconstituer leur retraite pour les périodes clandestines durant lesquelles ils n’avaient pu cotiser », l’article se concluant par une note d’actualité : « … même pour les anciens manieurs de bombe ou de poignard, la pénibilité du métier peut être prise en compte. » (Jean-François Collin sera déchu de son titre de chevalier de la Légion d’honneur par décret publié le 4 janvier 2013, à la suite d’une procédure à l’issue incertaine engagée auprès de la Grande Chancellerie, notamment par l’Anpromevo dès le 18 juillet 2011).

7 juin 2012 : Arrêté du préfet de l’Isère portant interdiction, durant toute la journée du dimanche 10 juin 2012, de toute manifestation et tout rassemblement aux abords du cimetière du Touvet à la suite des appels lancés par l’Adimad et par la Fédération nationale des rapatriés en vue d’un hommage à Claude Piegts prévu à 11 h 00, autour de sa tombe, à l’occasion du cinquantième anniversaire de son exécution le 7 juin 1962. Cet arrêté préfectoral sera rapporté dès le lendemain à la suite de son annulation par le tribunal administratif de Grenoble (sans avoir été suivi d’un arrêté de fermeture du cimetière émanant de la maire du Touvet (Mme Laurence Théry).

15 juin 2012 : Formulation, par courriel, auprès de M. François Brottes, député-maire de Crolles (Isère), de deux propositions de l’Anpromevo : la première, consistant en la reprise à son compte d’une proposition de loi de sa collègue Marie-Hélène Amiable en date du 1er février 2011 relative à la mémoire des victimes de l’OAS ; la seconde, ayant pour objet l’organisation, dans sa commune, sur un thème en lien avec l’imminent cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie, d’une rencontre entre ses propres administrés, les élèves des établissements scolaires de la communauté de communes et leurs parents, les membres des associations républicaines d’anciens combattants, la direction de l’Anpromevo ainsi que les représentants des organisations ou personnes qui en soutiennent le combat.

28 juin 2012 : Conjointement avec l’association Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons, l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS adresse au ministre de la défense – avec copie aux autres cabinets ministériels concernés (affaires étrangères, justice, anciens combattants) – un mémorandum pour une nouvelle gouvernance des mémoires publiques de la guerre d’Algérie et une harmonisation durable des relations entre les États français et algérien. Le projet est né du constat suivant : le temps de la promotion de l’idéal colonial et de la réhabilitation de l’OAS appartient au passé ; en cette année du cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie, de nouveaux principes doivent prévaloir, inspirés par la recherche tant d’une vraie pacification des mémoires que d’un développement harmonieux des relations de la France avec l’Algérie. Sont proposés : l’abrogation de l’article 13 de la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés ; le transfert sur des sites privés des stèles, monuments et plaques commémorant l’action et héroïsant les terroristes de l’OAS (ex : Nice, Théoule-sur-Mer, Toulon, Marignane, Béziers, Valras, Perpignan, etc.) ; la cessation de l’attribution de décorations à des personnes ayant contesté et voulu abattre l’ordre démocratique, pratiqué la sédition armée contre l’État, porté atteinte aux valeurs de la République en tentant d’en renverser les institutions par la force et la mise à l’honneur des victimes directes ou indirectes du terrorisme de l’OAS ; le portage par un sénateur ou député de la nouvelle majorité présidentielle de la proposition de loi émanant le 7 juillet 2010 de M. Guy Fischer, alors vice-président du Sénat, et, le 1er février 2011, de Mme Marie-Hélène Amiable, alors députée des Hauts-de-Seine, fixant la destination du Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie et relative à la mémoire des victimes de l’Organisation armée secrète.

juillet 2012 : Dans le numéro 148 (été 2012) de la revue Tenou’a (éditée par le Mouvement juif libéral de France), Delphine Renard publie un article intitulé « Efface le souvenir, n’oublie pas ». Elle y écrit : « … ne jamais oublier de rappeler le mal qui nous a été fait, ne serait-ce pas une façon d’entretenir la haine et de se complaire dans une position de victime qui remâcherait à jamais ses vieilles rancœurs et rancunes ? Cela ne va-t-il pas à l’encontre de l’idée spontanée que nous pourrions nous faire d’une libération individuelle et collective des chaînes du passé ? Comment, enfin, concilier le souvenir, qui nous rattache à notre histoire, et l’oubli, qui nous ouvre à l’avenir ? » Plus loin, elle précise : « … s’il s’agit de se rappeler, ce n’est pas là pur effort intellectuel, c’est en vue d’une action dont il faut avoir le courage ». Prenant appui sur les commémorations du cinquantenaire de la fin de la guerre d’Algérie, elle ajoute : « … le commandement de se souvenir et de ne pas oublier s’adresse aussi au peuple, pris collectivement, et nous questionne donc sur le devoir de mémoire ainsi que sur le révisionnisme et le négationnisme historiques. Ainsi le double impératif de se souvenir et de ne pas oublier, conduit-il à s’approcher toujours plus près d’un refoulé collectif qui, s’il n’est pas porté à la conscience, influera désastreusement sur le futur. »

19 juillet 2012 : Publication, sur trois pages du n° 2079 de l’hebdomadaire Le Point, d’un article de la journaliste Émilie Lanez consacré à Delphine Renard et intitulé « Le bouleversant récit de la petite victime de l’OAS ». Parmi les commentaires ayant suivi sa diffusion par l’Anpromevo, celui émanant de Guillaume Denoix de Saint Marc, directeur général et porte-parole de l’Association française des victimes du terrorisme (AfVT), président de la Fédération internationale des associations de victimes du terrorisme (FIAVT), mérite d’être signalé : « On progresse toujours (avec) des témoignages de victimes aussi subtils et pertinents. Bravo ! C’est une des façons de lutter contre la radicalisation et la violence politique. »

16 août 2012 (15 h 00) : Représentation de l’Anpromevo par Jean-François Gavoury aux obsèques de M. Mouloud Aounit, président d’honneur du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), au cimetière d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Les personnes ayant survécu aux attentats de l’OAS ainsi que les veuves et descendants des victimes de cette organisation criminelle, terroriste et raciste ne pourront oublier la présence à leurs côtés de Mouloud Aounit, très affaibli, le 6 octobre 2011, au cimetière du Père Lachaise, lors de la cérémonie de dévoilement par le Maire de Paris d’une stèle dédiée à ces victimes.

16 septembre 2012 (13 h 30) : Sur le site de la Fête de l’Humanité, à la demande du Mouvement des jeunes communistes de Paris, participation de Jean-François Gavoury, au nom de l’Anpromevo, à un débat intitulé « Algérie : justice et vérité pour Charonne ! » au côté de Mme Huguette Azavant, vice-présidente du Comité Vérité et Justice pour Charonne et en présence de Mme Delphine Renard.

17 septembre 2012 : Invitation de M. Guy Darmanin, président national de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie, à la séance de clôture du 30e congrès, le dimanche 14 octobre à Bastia. Jean-François Gavoury fera savoir qu’ayant contracté d’autres engagements à cette date, il ne pourra partager ce grand moment aux côtés des dirigeants de la FNACA, des membres de la représentation nationale et des élus de la Corse.

6 octobre 2012 : Représentation de l’Anpromevo par Jean-François Gavoury (accompagné de Mmes Huguette Azavant et Geneviève Pilhion, de MM. Edgar Bunales et Jean-Philippe Ould Aoudia ainsi que de Mme Alexandrine Brisson, petite-nièce d’Alfred Locussol, rencontrée fortuitement trois semaines auparavant) à la cérémonie de dévoilement, par M. Joaquim Pueyo, maire d’Alençon, député de l’Orne, d’une stèle commémorative édifiée avenue du Président Wilson (à l’angle de la rue Denis Papin, face à la gare) en hommage à Alfred Locussol, fonctionnaire (directeur adjoint de l’enregistrement) assassiné par l’OAS le 3 janvier 1962. Comme Jean-Francois Gavoury le rappelle dans son intervention, la manifestation intervient en écho à la cérémonie au cours de laquelle le maire de Paris, M. Bertrand Delanoë, dévoilait, un an plus tôt jour pour jour, au cimetière du Père Lachaise, le premier mémorial dédié par une institution française à l’ensemble des victimes de l’OAS en Algérie et en France. Jean-Francois Gavoury fustige par ailleurs « le terrorisme de l’OAS insidieusement réhabilité et parfois ressenti comme aussi menaçant qu’aux premiers jours de l’année 1962 ». M. Joaquim Pueyo souligne qu’à travers cet hommage rendu au premier fonctionnaire de l’État assassiné par l’OAS sur le territoire métropolitain, « il s’agit de célébrer le souvenir de tous ces hommes, civils, militaires, magistrats, représentants des forces de l’ordre, élus ou encore fonctionnaires qui furent victimes de l’OAS, et dont certains ont même été reconnus Morts pour la France« . Il estime que « ce devoir de mémoire est essentiel pour notre conscience collective et citoyenne » et que des initiatives de cette nature « honorent les fondements de notre démocratie ». La plaque portant le nom d’Alfred Locussol sera découverte cassée huit jours après : cet acte sera ressenti comme portant atteinte à la mémoire de l’ensemble des victimes de l’OAS. Alexandrine Brisson écrira à ce sujet : « Par ce geste, les nostalgiques de la haine renforcent la nécessité de raviver la mémoire endormie de ceux qui pensent que le passé est le passé et l’Histoire ancienne. »

image027 image029 image031 image033

17 octobre 2012 (11 h 15) : À l’invitation du Maire de Paris, pour le cinquante-et-unième anniversaire des événements ayant conclu une manifestation de Français musulmans d’Algérie, représentation de l’Anpromevo par Jean-François Gavoury lors de la cérémonie présidée par M. Bertrand Delanoë, en présence notamment de M. Jean-Pierre Chevènement, président de l’Association France-Algérie, devant la plaque commémorative apposée sur le pont Saint-Michel, côté quai du Marché neuf (Paris-4e). Assistent également à la cérémonie Mmes Anne Faudais et Françoise Nordmann ainsi que MM. Gilbert Bergeron, Henri Pouillot, Gérard Prigent et Bernard Richard.

17 octobre 2012 (18 h 00) : À l’appel du collectif dénommé « 17 octobre 1961 », représentation de l’Anpromevo, cosignataire, par Jean-François Gavoury au rassemblement organisé pont Saint-Michel, en hommage aux Algériens victimes de la répression ayant suivi leur manifestation contre le couvre-feu à caractère discriminatoire imposé par le préfet de police Maurice Papon. Sont également présents Mme Danièle Gioli et M. Henri Pouillot en sa qualité de membre de la direction nationale du MRAP et de président de Sortir du Colonialisme. Lors de la première prise de parole, est lu un communiqué de presse émanant, quelques minutes plus tôt, de l’Élysée et ainsi libellé : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. »

25 octobre 2012 : Jean-François Gavoury accompagne les délégations de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) et de l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) sur les bancs du Sénat réservés au public, à l’occasion de la discussion de la proposition de loi adoptée le 22 janvier 2002 par l’Assemblée nationale, relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Interrompus en fin de matinée, les débats se poursuivront le 8 novembre. Après au total quelque six heures d’interventions consacrées pour l’essentiel aux harkis et aux Français d’Algérie et marquées par l’évocation, quasiment en creux, des appelés du contingent, un seul des orateurs inscrits, M. Guy Fischer, sénateur du Rhône, fera référence aux victimes de l’OAS : à cet égard, il soulignera l’engagement de l’Anpromevo et de son président « présent dans les tribunes » et se battant avec ténacité « pour que ne soit pas occultée, comme elle l’est souvent, la responsabilité de l’OAS dans les événements de l’après-19 mars et pour que les nostalgiques, revanchards et autres tenants de l’Algérie française ne réécrivent pas impunément l’histoire et n’érigent pas des mausolées aux bourreaux. » Adopté par 181 voix sur 336 (soit 54 p. 100 des suffrages exprimés), le texte sera validé par le Conseil constitutionnel le 29 novembre 2012, et la loi sera promulguée par le Président de la République le 6 décembre 2012.

27 octobre 2012 : Intervention du président de l’Anpromevo, aux côtés de MM. Alain Ruscio et Henri Pouillot, en première partie d’une journée de rencontres organisée par l’ACCA (Agir contre le colonialisme aujourd’hui) en la Maison de la vie associative de Malakoff sur le thème « De la bataille d’Alger à l’opération Condor, l’internationale de la droite-extrême hier et aujourd’hui ».

28 octobre 2012 : Participation de Jean-François Gavoury au premier Forum des historiens et écrivains organisé à la Mairie du Ve arrondissement, par l’Espace parisien histoire mémoire guerre d’Algérie (EPHMGA) en lien avec les éditions L’Harmattan.

28 novembre 2012 : parution du n° 30, daté de décembre 2012, du mensuel féminin Causette (élu meilleur magazine de presse 2012), dans lequel figure un dossier de six pages en forme d’enquête sur la commémoration de la fin de la guerre d’Algérie. Sollicitée en amont par les journalistes signataires de l’article, l’Anpromevo a contribué à leur édification sur le sujet : les éléments fournis se sont traduits notamment par un encart intitulé « Décorer les anciens de l’OAS, c’est tendance ».

6 décembre 2012 : dans un communiqué intitulé « une cérémonie nationale d’hommage aux Morts pour la France détournée par le ministre délégué aux anciens combattants et profanée par les tenants de l’Algérie française », l’Anpromevo s’indigne du propos tenu la veille, devant le Mémorial national de la guerre d’Algérie (quai Branly à Paris), par M. Kader Arif. Passant sous silence certaines catégories de victimes et destinée de fait à complaire à un auditoire largement acquis à l’idéologie de la mission civilisatrice de la France dans ses colonies, l’allocution se conclura cependant par la projection au visage du ministre de tracts hostiles à l’inscription de la date du 19 mars dans le calendrier officiel des journées nationales de commémoration. Dans son message, l’Anpromevo note qu’un tel affront, publiquement infligé à un membre du Gouvernement, n’a pas connu de précédent sur ce site : « Cet acte de profanation, revendiqué et assumé par ses auteurs, s’inscrit dans la lignée de ces procédés dont l’OAS s’est rendue coupable avant comme après le cessez-le-feu, en Algérie comme sur le territoire métropolitain. Parce qu’elles affaiblissent le sentiment républicain, l’Anpromevo condamne les violences dont le ministre en charge de la mémoire nationale a été l’objet le 5 décembre 2012. Parce qu’à un moment crucial des relations entre la France et l’Algérie, elles déprécient l’image de notre monde combattant, l’Anpromevo s’insurge contre les injures faites au souvenir des Morts pour la France de la guerre d’Algérie sur l’espace sacré du quai Branly. »

6 décembre 2012 (18 h 30) : à l’invitation de la Mairie de Paris, représentation de l’Anpromevo par plusieurs de ses membres au vernissage de l’exposition Paris en guerre d’Algérie, placée sous la responsabilité scientifique de M. Emmanuel Blanchard, Mme Raphaëlle Branche, M. Omar Carlier, Mme Laure Pitti, M. Alain Ruscio et Mme Sylvie Thénault. Sont présentés et mis en scène, dans le cadre du réfectoire des Cordeliers (15, rue de l’École de Médecine Paris-6e), quelque 300 documents – pour certains originaux ou inédits – retraçant les évènements liés au conflit algérien tels que vécus par les Parisiens et les habitants de l’ancien département de la Seine, au cours d’une période s’étendant de 1953 à 1968.

18 décembre 2012 : à la veille du départ de M. François Hollande pour Alger, parution dans le quotidien algérien El Watan d’une interview de Jean-François Gavoury sous le titre « L’État français en visite en Algérie ou la mémoire déplacée ». Le président de l’Anpromevo y explicite les raisons pour lesquelles la rupture attendue avec la politique de mémoire partisane mise en œuvre depuis ces dix dernières années lui paraît incertaine. Il indique également combien il aurait apprécié d’être associé à la délégation accompagnant le Président de la République dans ce déplacement, porteur qu’il était de propositions d’actions concrètes ayant pour objet d’établir un pont mémoriel entre les capitales des deux pays : le projet le plus représentatif de cette ambition consiste en la création à Alger d’un monument dédié, sur le modèle de celui dévoilé par M. Bertrand Delanoë le 6 octobre 2011 au cimetière parisien du Père Lachaise, à l’ensemble des personnes tombées, de part et d’autre de la Méditerranée, sous les coups de l’OAS.