RAPPORT MORAL ET D’ACTIVITÉ 2014

présenté à l’assemblée générale du 18 mars 2015
à Paris-13e par le président de l’ANPROMEVO
en l’absence de la secrétaire générale

1er janvier 2014 : Les adhérents reçoivent de l’ANPROMEVO, par courriel, un message de vœux rappelant la vie exemplaire de trois des siens disparus en 2013, tous dépositaires et transmetteurs tant de valeurs humanistes et culturelles que de principes républicains. Dans ce billet, le président de l’association invite celles et ceux qui ont échappé ou survécu aux attentats de l’OAS, les descendants de celles et de ceux qui ont succombé à ses menées criminelles ainsi que celles et ceux qui en ont été les témoins à sortir du silence et à œuvrer à la valorisation d’un fonds documentaire : à cet égard, il rend notamment hommage à Delphine Renard, dont le travail personnel ajoute au crédit et à la reconnaissance de notre association auprès de l’État comme des pouvoirs publics locaux.

8 février 2014 : Au cimetière du Père Lachaise, les cérémonies commémoratives du 8 février 1962 donnent lieu au dépôt, à 13 h 15, devant la stèle de la Ville de Paris dédiée aux victimes de l’OAS, d’une gerbe commune « ANPROMEVO-Comité Vérité et Justice pour Charonne », puis à 13 h 30, devant la sépulture des Morts de Charonne, d’une gerbe de l’ANPROMEVO. Auparavant, une plaque « Place du 8 février 1962 » a été dévoilée sur les quais du métro « Charonne » : symboliquement signifiant, l’ajout de cette mention à la dénomination de la station aura été le résultat d’une longue concertation entre les représentants du comité et la direction de la RATP.

image06911 février 2014 : Présentation par Mme Delphine Renard, dans son ancienne maison de Boulogne, de son livre intitulé « La grande maison de brique rose (La mémoire blessée dans l’attentat de l’OAS contre André Malraux, 1962) », paru dans la collection Lieu est mémoire des Éditions Tirésias et retraçant l’histoire de cet hôtel particulier au passé si mouvementé. L’événement, dans la préparation duquel l’ANPROMEVO s’est mobilisée, est l’occasion de rencontres et échanges sur place, notamment avec M. Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne-Billancourt, et M. Stéphane Lacombe, représentant l’Association française des Victimes du Terrorisme. Sur son site Internet, l’AfVT.org éditera l’article ci-après :
« 11 février 2014 : rencontre avec Delphine Renard, victime de l’OAS.
« Répondant à l’invitation de l’ANPROMEVO (Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS), l’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT.org) a tenu à exprimer son soutien auprès de Delphine RENARD, l’une des victimes les plus emblématiques du terrorisme aveugle de l’OAS.
image071« Blessée le 7 février 1962 par une bombe posée sur le rebord de sa fenêtre, Delphine RENARD a vu son destin basculer alors qu’elle se trouvait dans sa chambre d’enfant. La petite fille de quatre ans et demi qu’elle était alors, grièvement blessée au visage et aux yeux, avait ainsi ému la France entière. Sans l’avoir demandé, son nom allait être lié à celui d’un homme resté dans l’Histoire, le ministre de la Culture André MALRAUX, qui était la cible des terroristes de l’OAS. N’étant pas présent à son domicile, ce dernier n’a pas été atteint. Mais Delphine RENARD, si.
« Il y a moins de deux ans, cette dernière avait publié son témoignage « Tu choisiras la vie », édité chez Grasset. Avec son nouveau livre, « La grande maison de brique rose », qui vient de paraître aux Éditions Tirésias, l’auteur évoque la mémoire de cette maison si particulière, située à Boulogne, non loin de la Porte d’Auteuil, au sein de laquelle elle a vécu les vingt-sept premières années de sa vie. Cette grande villa construite dans les années 20 a été habitée de 1945 à 1962 par André MALRAUX et sa famille. »

19 février 2014 : Aux adhérents, amis et correspondants de l’ANPROMEVO, Jean-François Gavoury donne communication, par courriel, d’un article paru la veille dans le quotidien « La Dépêche » et intitulé « Tags de la honte : l’étrange vague extrémiste avant la venue de Dieudonné » : l’article relate que, le week-end précédent, croix gammées, inscriptions OAS et autres signes distinctifs de l’ex-groupuscule d’extrême-droite « Occident » ont été bombés au cinéma Utopia, à la Faculté de droit et sur les murs de la Maison de la laïcité et des diversités à Toulouse. Le président de l’ANPROMEVO s’étonne de la réaction du procureur de la République, M. Michel Valet, indiquant à la presse qu’il était difficile de trouver une cohérence dans des graffitis « qui ont même convoqué les fantômes de l’OAS ».

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image07723 février 2014 : Décès de Madame Veuve Salah Ould Aoudia, au lendemain duquel Jean-François Gavoury s’adresse aux membres de l’association en ces termes :
« J’apprends, ce matin, le décès de Madame Veuve Salah Ould Aoudia, dont l’état de santé avait nécessité le transfert récent de la Résidence Samaritaine de Villeneuve-lès-Avignon à l’hôpital d’Avignon.
C’est entourée de ses enfants et petits-enfants qu’elle est partie, à l’âge de 94 ans.
Je n’oublierai ni la teneur des courriers qu’elle m’adressait à chaque événement marquant la vie de l’association ni notre rencontre du 12 juillet 2012 chez Madeleine, sa fille.
Au nom de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS, j’adresse à Jean-Philippe et à l’ensemble de la famille Ould Aoudia l’expression émue de ma fraternelle sympathie.
Les obsèques de Madame Veuve Salah Ould Aoudia auront lieu dans l’intimité. »

19 mars 2014 : Cérémonies commémoratives du 19 mars 1962 dans le cadre de la journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. L’une des pages du n° 526 (avril 2014) de « L’Ancien d’Algérie » (tiré à 359.000 exemplaires) rendra compte du double hommage rendu ce jour-là aux victimes militaires et civiles de l’OAS par la Fédération nationale des Anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) : le premier autour de la stèle qui leur est dédiée par la capitale dans l’enceinte du cimetière du Père Lachaise (près du Mémorial aux Parisiens morts pour la France en AFN) ; le second devant la plaque commémorant, au siège des services du cabinet du ministre chargé de la formation professionnelle, le sacrifice de six inspecteurs de centres sociaux éducatifs assassinés quatre jours avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en Algérie. Un encadré de cette même page est consacré à la dénonciation d’une revendication portée par les anciens activistes de l’OAS : celle tendant à ce que la qualité de « Mort pour la France » soit conférée aux condamnés de l’organisation passés par les armes (cf. infra en regard de la date du 23 mars 2014) !

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21-24 mars 2014 : À l’invitation de Michel Reynaud, éditeur, Mme Delphine Renard ainsi que MM. Henri Pouillot, Jean-Philippe Ould Aoudia et Jean-François Gavoury sont présents au Salon du livre de Paris (Porte de Versailles), sur le stand des Éditions Tirésias.

21 mars 2014 : Jean-François Gavoury adresse aux adhérents de l’ANPROMEVO un courriel intitulé « 21 mars 1988 – 21 mars 2014 : d’une normalité à l’autre ! ».
« Il y a vingt-six ans jour pour jour, on pouvait trouver un ministre de la défense de droite (André Giraud) pour s’ériger contre l’apologie de l’OAS en réponse à une question écrite d’un parlementaire socialiste rappelant les Armées à l’ordre républicain.
Texte de la question : M Michel Charzat attire l’attention de M le ministre de la défense sur une récente publicité parue à la page 57 du magazine « Armées d’aujourd’hui », numéro 126, du mois de décembre 1987. De nombreux ouvrages consacrés principalement aux parachutistes et à la légion étrangère sont proposés à la vente par la librairie « Le Livre Poste ». Cette librairie et maison de diffusion a été fondée par un ancien responsable de « l’OAS métropole jeunes » et fondateur d’un mouvement d’extrême droite, le Mouvement jeune révolution (MJR). Le « Guide de l’homme de droite à Paris » nous confirme, à la page 115, que Le Livre Poste reste dans la lignée politique de son responsable, diffusant « tous les ouvrages nécessaires au combat pour la rénovation de notre pays ». Nous comprenons la nature de ce combat grâce à une autre publicité du Livre Poste, parue dans l’hebdomadaire « Minute » en mars 1987, présentant de nombreux ouvrages faisant l’apologie du combat pour l’Algérie française, des régiments ayant participé au putsch d’Alger en avril 1961 et de l’OAS. Le général de Gaulle y est décrit comme « l’homme ayant livré l’Algérie au GPRA ». Les livres diffusés par cette librairie, marquée politiquement, sont à l’opposé de la conception républicaine que nous nous faisons de l’armée française. L’esprit de défense ne nécessite pas l’apologie du militarisme et la célébration des coups d’état militaires et de la rébellion des forces armées face au pouvoir civil. Aussi il lui demande d’intervenir auprès du SIRPA afin de faire cesser toute publicité de cette maison de diffusion dans les revues dépendant du ministère de la défense.
Texte de la réponse : L’insertion de documents publicitaires dans la revue Armées d’aujourd’hui est déterminée en fonction de l’intérêt que le produit peut présenter pour le lecteur. Les engagements idéologiques et politiques des annonceurs sont évidemment ignorés de la régie spécialisée et ne peuvent donc être pris en compte. Le livre mentionné par l’honorable parlementaire ne fait pas partie de ceux cités dans la publicité, qui, en l’occurrence, ne concernait que des ouvrages à caractère historique ou militaire. Il a été demandé au SIRPA de veiller strictement à ce qu’aucun ouvrage cité dans une publicité de cette revue ne puisse être susceptible de tomber sous le coup de la loi pénale et en particulier de l’incrimination prévue par l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, visant à réprimer l’apologie d’un crime et la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard de personnes ou d’un groupe de personnes en raison de leur origine, de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. »
Jean-François Gavoury poursuit : « Mais ça, c’était avant ! Aujourd’hui, l’on peut, sur un site Internet (« NotreJournal ») en état de récidive de délit de presse, sans que nul ne semble s’en émouvoir, porter atteinte à la mémoire d’une déportée vouée à entrer au Panthéon en publiant [le 15 mars 2014] le propos suivant : « Vous parlez de la naïveté de Mme Tillon (sic), j’aurais aimé que cette même naïveté lui fasse également embrasser la cause des pieds-noirs et de l’OAS dont plusieurs de ses membres étaient d’anciens résistants comme elle ; au lieu de cela, elle s’est détournée des vrais patriotes pour soutenir la cause d’ignobles assassins, l’éloignant en cela de son credo initial pour la placer sur le même rang que le plus vil des collabos. Elle et tous ses semblables ne m’inspirent que colère et dégoût ! Non Mme Tillon, je ne vous souhaite pas de reposer en paix, même si c’est au Panthéon. »

image08322 mars 2014 : Décès dans sa 62e année, à la Maison médicale Jeanne Garnier à Paris (15e), de Jean-Luc Einaudi, auteur notamment, en 1991, de « La Bataille de Paris – 17 octobre 1961 » et, en dernier lieu, chez Tirésias, de « Le dossier Younsi : 1962, procès secret et aveux d’un chef FLN en France ». Le 28 mars 2014, l’ANPROMEVO sera représentée à ses funérailles, en la salle « La coupole » du crématorium du Père Lachaise, trop petite pour accueillir la famille et les proches de cet historien.

23 mars 2014 : Jean-François Gavoury s’adresse aux adhérents et correspondants de l’ANPROMEVO disposant d’une adresse électronique dans un message intitulé « Profanation du souvenir des Morts pour la France ». La teneur de ce courriel est reproduite ci-après :
« Dans son dernier numéro, daté de mars-avril 2014, « La lettre de Veritas », organe des anciens de l’OAS, publie, en quatrième de couverture, une page intitulée « ILS SONT MORTS POUR LA FRANCE ».
« ILS », ce sont Bastien-Thiry, Degueldre, Dovecar et Piegts, condamnés à la peine capitale et exécutés à la suite de leur participation à des crimes commis en relation avec la guerre d’Algérie, désertion, atteinte à la sûreté de l’État, complot formé en vue d’attentats, tentative d’assassinat, homicide volontaire et complicité, etc.
Ajouté à ce sinistre quarteron, Le Pivain, décédé à Alger le 7 février 1962 dans l’exercice meurtrier de ses fonctions de chef de secteur de l’OAS. 7 février 1962, jour de la déferlante terroriste en région parisienne, où l’OAS-Métropole multiplia les attentats à la bombe dont l’un blessa grièvement et à jamais une fillette de quatre ans et demi, Delphine Renard.
« MORTS POUR LA FRANCE », mention dédiée en lettres capitales à des factieux par un brûlot raciste, républicophobe et révisionniste.
« MORTS POUR LA FRANCE », mention détournée au préjudice moral des centaines de milliers de vrais soldats auxquels elle a été légalement conférée au cours de ces quelque cent dernières années.
« MORTS POUR LA FRANCE », mention encore attendue, plus de cinquante après, par tant de victimes militaires et civiles de l’OAS.
Comment ne pas en appeler au ministère en charge de la mémoire pour obtenir que justice soit rendue à ceux qui méritent de voir leur statut protégé contre les usurpations de l’identité combattante ? Comment ne pas en appeler à l’État républicain pour qu’enfin il se saisisse de la question de l’éligibilité des victimes de l’OAS à la qualité de Mort pour la France ? »

30 mars 2014 : Publication au Journal officiel « Lois et Décrets » de la décision du ministre délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants, du 28 mars 2014 habilitant l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO) à ester en justice, en application du décret n° 92-701 du 20 juillet 1992 modifié portant application de la loi n° 91-1257 du 17 décembre 1991 permettant aux associations d’anciens combattants et victimes de guerre d’ester en justice.
Cette décision fait de l’ANPROMEVO la cinquantième association d’anciens combattants et victimes de guerre inscrite sur le registre de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre répertoriant l’ensemble des associations habilitées à ester en justice en application de l’article 2-11 du code de procédure pénale et de l’article 48-3 de la loi du 29 juillet 1881 modifiée sur la liberté de la presse.
Aux termes des dispositions de l’article 2-11 du code de procédure pénale et de l’article 48-3 de la loi du 29 juillet 1881 modifiée sur la liberté de la presse, ce régime permet à l’association qui en bénéficie d’exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne respectivement :
– les dégradations ou destructions de monuments ou les violations de sépultures, qui ont causé un préjudice direct ou indirect à la mission qu’elle remplit ;
– les délits de diffamation ou d’injures qui ont causé un préjudice direct ou indirect à la mission qu’elle remplit, étant précisé qu’en cas de diffamation ou d’injure commises envers des personnes considérées individuellement, l’association ne sera recevable dans son action que si elle justifie avoir reçu l’accord de ces personnes ou de leurs ayants droit.
L’habilitation peut s’analyser comme un acte de reconnaissance par l’État de l’ANPROMEVO en qualité d’association d’anciens combattants et victimes de guerre, mais elle est sans incidence sur les procédures en cours ou à venir devant les juridictions administratives.

image08524 avril 2014 : Décès à l’âge de 83 ans, dans sa commune de Sermoise-sur-Loire (Nièvre), de M. Alain Roumegous, natif d’un village d’Oranie, ancien instituteur, ancien maire libéral d’Oued Berkeches que l’OAS avait condamné à mort et contraint au départ en métropole en février 1962. De retour en Algérie au lendemain de l’indépendance, il y restera jusqu’en 1966, s’investissant dans la recherche d’accords de coopération culturelle avec les autorités locales.
Installé dans la Nièvre à partir de la rentrée 1966, il sera membre de plusieurs instances paritaires de l’enseignement, occupera les fonctions de directeur d’école à Nevers et sera nommé délégué départemental de l’Éducation nationale. Réputé infatigable militant syndical et associatif, M. Alain Roumegous appartenait à l’association « Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons » dont il avait organisé l’une des assemblées générales à Nevers en 1989 puis à nouveau en 1999. Il était officier des Palmes académiques.

24 avril 2014 : Dans un mél intitulé « De la énième inauguration du Mémorial de Notre-Dame d’Afrique à Théoule-sur-Mer », Jean-François Gavoury s’adresse à titre privé à M. Christian Estrosi, maire de Nice :
« Monsieur,
Il y a des limites à l’indécence.
En avril 2011, vous avez célébré le cinquantième anniversaire du putsch des généraux félons en Algérie et vous vous êtes prosterné devant une stèle honteusement érigée, sur l’espace public niçois, à la gloire d’un lieutenant déserteur, Roger Degueldre, tueur en série raciste et républicophobe.
En mars 2013, vous avez fait voter des subventions au profit d’associations d’anciens activistes de l’OAS.
Et ce 1er mai 2014, vous rendez compte, sur votre blog, de votre participation, en tant que parrain, au baptême d’un mémorial de l’OAS qui avait déjà été consacré le 1er novembre 2002 et dont la première pierre avait été posée douze ans plus tôt par le fasciste assumé Joseph Ortiz.
Vous n’ignorez pas, pour les avoir nécessairement vues, que ce site de pratiques sectaires, largement inspiré du Mandarom de Castellane et voué quant à lui au culte de l’Empire colonial français, comporte des plaques commémoratives aux noms d’Albert Dovecar, Claude Piegts et Roger Degueldre, arrêtés, jugés et passés par les armes à la suite de leur participation à l’assassinat du commissaire central d’Alger, mon père, le 31 mai 1961.
image087Vous savez ne risquer aucune poursuite du chef d’apologie du terrorisme en raison de cette immunité parlementaire qui autorise ces condamnables pratiques dont vous êtes coutumier.
Votre lâcheté n’est pas sans évoquer – d’une certaine manière et à mes yeux en tout cas – celle qui a caractérisé les milliers de crimes et attentats commis au nom de l’Algérie française.
À défaut de pouvoir agir en sorte que vous ayez à répondre pénalement de vos actes et déclarations, je dispose au moins de la faculté de vous exprimer mon indignation mêlée d’écœurement.
Je vous salue, Monsieur, mais sans respect ni considération.
Jean-François Gavoury »
Par lettre datée du 15 mai, le député-maire de Nice répondra en ces termes : « Comme je vous l’ai déjà indiqué, mon attention se porte vers une communauté douloureusement éprouvée par l’Histoire qui, dans son immense majorité, a été victime des événements et ne s’est pas associée aux actions criminelles de quelques-uns. Par-delà les déchirures, les souffrances infligées, c’est un message de fraternité et d’espérance que je souhaite exprimer loin de tous les extrémismes.
Christian Estrosi »
Il est apparu que cet échange entre le fils d’une victime de l’OAS et un élu affichant, sans vouloir l’assumer, sa proximité avec les chantres de l’épopée OAS avait sa place dans le présent rapport.

16 mai 2014 : Reçu en matinée durant plus de deux heures par Mme Rose-Marie Antoine, directrice générale de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, le président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS lui adresse, immédiatement après cette rencontre, un message de remerciements dont l’extrait ci-après vaut d’être reproduit :
« Je souhaiterais par ailleurs que ne soit pas d’emblée écartée la possibilité d’une relance du Conseil d’État concernant l’attribution de la qualité de « Mort pour la France » aux victimes civiles du terrorisme de l’OAS telles que ces élus, magistrats et fonctionnaires assassinés dans l’exercice de leurs fonctions au seul motif de leur fidélité à la République :
– serait-il illégitime, par exemple, de voir l’acte de décès du malheureux maire d’Évian, Camille Blanc, revêtu de cette mention ?
– en quoi Charles Causse, vice-président du tribunal de grande instance d’Alger, a-t-il « démérité » par rapport à mon père ?
– les six dirigeants des Centres sociaux éducatifs « tombés au service des valeurs spirituelles et morales qu’enseigne l’université française » (pour reprendre les termes du message du ministre Lucien Paye en date du 16 mars 1962) ne seraient-ils pas dignes de cette reconnaissance ?
« L’arrêt de la section du contentieux de la Haute Juridiction administrative [du 14 novembre 2011] constitue un élément nouveau susceptible de justifier la demande, auprès de la section sociale, d’un nouvel avis tant sur l’OAS elle-même que sur les victimes qu’elle a causées des deux côtés de la Méditerranée.
« Enfin, il m’apparaît nécessaire, notamment après les résolutions adoptées ces derniers jours (13 et 14 mai), en comité national, par la FNACA, que l’administration en charge de la mémoire clarifie ses intentions concernant le site du quai Branly : statu quo, remise à l’état d’origine, aménagements. Si le mémorial des Morts pour la France doit continuer à accueillir (si possible sur une colonne latérale et non plus centrale) les victimes civiles de la guerre d’Algérie, force sera pour notre association de se résoudre à présenter une liste d’ayants droit aux fins utiles. […] Jean-François Gavoury »

18 mai 2014 : Dans un courriel à diffusion large, le président de l’ANPROMEVO signale un projet d’édification, dans la province d’Alicante, en Espagne, d’une stèle dédiée nommément à Dovecar, Piegts, Degueldre et Bastien-Thiry : un projet fédérant le Cercle algérianiste et l’Adimad ; un projet visant à la réhabilitation supranationale de quatre proscrits de l’Histoire ; un projet dont la jurisprudence du Conseil d’État (stèle de Marignane) empêcherait la réalisation en France ; un projet conçu, non dans un esprit de retour aux sources de l’OAS, née au cœur de l’Espagne franquiste, mais dans la perspective de l’établissement, en face de l’Algérie, d’un véritable front de la renaissance du fascisme.
S’ajoutant à certaines interventions personnelles auprès de l’ambassade de France en Espagne, l’alerte du ministre des affaires étrangères par une association partenaire de l’ANPROMEVO et la mobilisation des médias algériens et espagnols ont convaincu le maire de Polop de révoquer l’autorisation qu’il avait, sur la foi d’une requête biaisée, accordée pour l’installation du monument, dont l’inauguration était prévue le 7 juin.

Le 3 juin 2014, au nom de l’Association française des victimes du terrorisme (AfVT), M. Guillaume Denoix de Saint Marc, son porte-parole et directeur général, écrit au maire : « Cet événement mémoriel aurait constitué une forme de reconnaissance symbolique et institutionnelle vis-à-vis d’une organisation terroriste ayant assassiné des milliers de personnes. En tant qu’élu politique, garant des valeurs démocratiques, il aurait été inconcevable que vous puissiez honorer la mémoire d’individus ayant participé à un coup d’État en France. Ce symbole aurait été un parjure, à plus d’un titre : tout d’abord vis-à-vis des victimes du terrorisme en France, comme en Algérie ; mais aussi vis-à-vis des citoyens espagnols qui ont été si durement affectés par le terrorisme depuis un demi-siècle. Les causes défendues par les terroristes nous importent peu : leurs actes restent des faits criminels qui tuent, mutilent, traumatisent. L’homme qui a tenté d’assassiner le général de Gaulle n’était pas un héros. Rien ne peut justifier qu’il soit célébré comme tel, car nous nous trouverions face à un précédent très dangereux pour notre démocratie : la réécriture falsificatrice de l’Histoire. Alors que les blessures liées à la guerre d’Algérie sont encore loin d’être guéries, nous ne pouvons que saluer votre décision de suspendre l’inauguration de cette stèle infamante. Il convient de laisser aux historiens le soin d’élaborer une mémoire collective, en toute indépendance critique, en dehors de toute instrumentalisation idéologique. L’Association française des Victimes du Terrorisme, partenaire de nombreuses associations de victimes du terrorisme en Espagne, ne peut que s’associer à votre décision de ne pas faire de terroristes des modèles à suivre pour les générations futures. »

1er juin 2014 : Des adhérents et amis locaux de l’ANPROMEVO rendent compte de l’hommage auquel ils viennent d’assister, rendu ce dimanche, autour de sa sépulture du Touvet (Isère), à Claude Piegts (condamné à mort et exécuté le 7 juin 1962, en même temps que le sergent déserteur Albert Dovecar, à la suite de la participation de l’un et l’autre à l’assassinat, le 31 mai 1961, du commissaire central d’Alger).
Des extraits de deux de ces témoignages sont reproduits ci-après :
« J’aperçois des drapeaux. Des personnes vont s’approcher d’une tombe. Je m’approche pour écouter le discours. On y parle d’idéal, de valeurs, de drapeau, de la place de la France, de Claude Piegts, l’homme « plein d’idéal«  qui est honoré aujourd’hui, en même temps que sont rappelées les mémoires de Dovecar, Degueldre et Bastien-Thiry. Il est aussi question de « mémoires apaisées«  pour « construire l’histoire« , … et de leçons à donner aux jeunes générations. C’est renversant. En toute honnêteté, je dois reconnaître que l’orateur, dont j’ignore le nom, a précisé, dès le préambule, qu’il s’était engagé devant le commandant de gendarmerie à ce que rien ne choque M. Jean-François Gavoury, fils de Roger Gavoury ; il a également demandé « d’éviter les provocations« . »
« Nous nous sommes rendus sur les lieux de l’hommage rendu aux criminels exécutés au Trou de l’Enfer. Décidément, la mauvaise graine a tendance à se reproduire sur le terreau de la haine, de la mauvaise foi et du retournement de la vérité et des valeurs. Des assassins qui deviennent des « héros », des complices qui se veulent camarades, des drapeaux qui ne peuvent qu’être souillés dans de telles manifestations, contraires à la dignité et à la morale la plus élémentaire. »

image0894 septembre 2014 : Décès à Biot (Alpes-Maritimes), à l’âge de 76 ans, de M. Gilbert Bergeron, qu’une crise cardiaque a frappé alors qu’il se trouvait près d’Antibes. Né le 13 février 1938, il avait accompli deux ans et demi de service militaire en Algérie, y côtoyant notamment le futur gendre de Guy Mollet.
Dans sa démarche d’adhésion à l’association en 2009, Gilbert Bergeron avait été inspiré par Gérard Prigent, son ami et voisin du 20e arrondissement de Paris, où il avait installé le siège d’une entreprise de fabrication de serrures et ferrures.
Depuis lors, il avait partagé avec un certain nombre d’adhérents parisiens des moments rituels de recueillement et d’émotion : le 17 octobre sur le Pont Saint Michel à Paris ; le 8 février à Charonne et bien sûr, un certain 6 octobre 2011, au cimetière du Père Lachaise, lors du dévoilement de notre stèle commémorative du sacrifice des victimes de l’OAS en Algérie et en France.
Le 12 septembre, ses cendres ont été dispersées dans le jardin du souvenir du cimetière de Cannes.

6 octobre 2014 : Dévoilement au Touvet (Isère) d’une plaque commémorative en hommage aux victimes du terrorisme de l’OAS.
Ressentie par l’ensemble des participants comme émouvante et apaisante, la cérémonie se déroule sous la présidence de Mme Laurence Théry, maire du Touvet, accompagnée d’une partie de ses adjoints et conseillers délégués et de M. Georges Bescher, vice-président du conseil général de l’Isère. Sont présents M. Daniel Wojkowiak, secrétaire national de la FNACA, des délégations locale et grenobloise de la FNACA, M. Jean-Philippe Ould Aoudia, président de l’association « Les Amis de Max Marchand, de Mouloud Feraoun et de leurs Compagnons », M. Marcel Favel, président de la section Crolles-Grésivaudan de la Ligue des droits de l’Homme, M. Yvon Sellier, représentant « Ras l’Front Grenoble » ainsi que plusieurs amis de l’ANPROMEVO, parmi lesquels quatre descendants de victimes de l’OAS, soit une quarantaine de personnes au total. L’Association française des victimes du terrorisme (AfVT) avait préalablement apporté son soutien à cette initiative, saluée par son porte-parole et directeur général.
image091 image093 image095Jean-François Gavoury prend la parole en ces termes :
« […] Au cimetière du Touvet repose l’un des participants à l’assassinat, le 31 mai 1961, dans l’exercice de ses fonctions de commissaire central du Grand Alger, de Roger Gavoury, mon père. Condamné à mort le 30 mars 1962, cet activiste civil de l’Organisation armée secrète a été exécuté le 7 juin suivant en raison de sa complicité dans la réalisation d’un forfait qui fut le premier visant un fonctionnaire de l’État. Mais sa tombe porte une inscription le qualifiant de héros. Et, chaque année, début juin, autour de sa sépulture, les anciens membres des commandos de l’OAS célèbrent ce crime ineffaçable, inexpiable, comme un acte de bravoure relevant de la résistance française en Algérie. Oui, armée secrète, héroïsme, bravoure, résistance : l’OAS, hier – à sa naissance même, en 1961 – a détourné à dessein, usurpé, contrefait une identité ancrée dans cette région Rhône-Alpes, celle de la Résistance contre le nazisme ; et aujourd’hui, ici même, elle vient propager – et va jusqu’à graver dans le marbre – un message de falsification de l’Histoire. […] Pour avoir été le témoin, à son corps défendant, de simulacres de cérémonies patriotiques, de discours révisionnistes, de manifestations insidieuses de l’apologie du crime de guerre et de l’attentat, la commune du Touvet sait combien la vigilance et le courage s’imposent face aux tentatives de réhabilitation menées par les anciens jusqu’au-boutistes de l’Algérie française et toujours nostalgiques de l’Empire colonial. […] Restons humbles, certes, face à l’Histoire, si complexe, de la guerre d’Algérie ! Mais ne laissons pas, en tout cas, humilier des mémoires aussi respectables que celles des victimes du terrorisme de l’OAS. À leur intention, œuvrons, ensemble, à la reconnaissance du 6 octobre comme journée de recueillement et du souvenir. »
image097Pour sa part, Mme le Maire du Touvet s’exprime ainsi :
« […] Dans le cimetière du Touvet est enterré Claude Piegts, l’un des quatre hommes condamnés par l’État français que je viens d’évoquer. « Il est légitime que les familles honorent leurs morts, que des lieux soient créés où elles puissent se retrouver pour évoquer le souvenir de celles et ceux qui les ont quittées. Mais il est inadmissible que ces lieux soient détournés de leur finalité et utilisés pour glorifier l’action de ceux qui, dans le passé, ont pris des armes contre la République pour tenter de la renverser. » (LdH- Toulon). […] le rappel de l’histoire ne peut sûrement pas être réduit à un droit de réponse. Il est simplement une façon de témoigner une exigence de vérité, de penser en conscience aux blessures des deux rives de la Méditerranée, de penser à toutes les victimes de ce conflit, « de penser Français, de penser Algériens, de penser Pied-noirs, de penser Harkis » (B. Delanoë) et de rappeler aussi, loin de toute confusion, la mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie, victimes des actes terroristes de l’OAS. Les plaies sont toujours vives. « Qui n’a pas de mémoire, n’a pas d’avenir », disait Primo Levi. L’histoire doit encore et toujours être expliquée. Être ambitieux pour l’avenir impose d’être lucides sur notre passé et déterminés à entretenir notre mémoire. Et c’est un remerciement que je souhaite adresser ce soir à Jean-François Gavoury qui, par sa préoccupation constante de vérité, a interdit que nul ne puisse ré-écrire l’histoire ou la nier. Merci à vous tous de militer et de témoigner encore et toujours pour que les droits de l’homme restent un droit absolu pour chacun. »

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17 octobre 2014 (11 h 45) : Devant la plaque commémorative sise à l’angle du pont Saint-Michel et du quai du Marché neuf, la Maire de Paris procède à un dépôt de gerbe à l’occasion du 53e anniversaire de la répression, le 17 octobre 1961, d’une manifestation d’Algériens pour le droit à l’indépendance. Mme Anne Hidalgo est entourée notamment de M. Amar Bendjemaâ, nouvel ambassadeur d’Algérie en France, de Mme Catherine Vieu-Charier, adjointe à la Maire de Paris, chargée de la Mémoire et du monde combattant, de M. Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, de M. Pierre Laurent, sénateur de Paris.
Dans l’assistance composée de près d’une centaine de personnes, on note la présence de MM. Gilles Manceron, responsable « Mémoire, Histoire, Archives » de la Ligue des droits de l’Homme, Georges Morin, président de l’association « Coup de soleil » et Henri Pouillot, président de « Sortir du Colonialisme ». Jean-François Gavoury est présent et entouré de plusieurs adhérents de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS, parmi lesquels M. Gérard Prigent.

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19 octobre 2014 : Participation de Jean-Francois Gavoury à la séance de clôture du 31e congrès national de la Fédération nationale des Anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) à Caen, à l’invitation de son président national, M. Guy Darmanin : l’occasion pour le président de l’ANPROMEVO, après plusieurs années d’une relation devenue fraternelle, de donner son adhésion au comité du 15e arrondissement de Paris de cette Fédération forte de quelque 350.000 membres.

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1er novembre 2014 : Décès, le jour même du soixantième anniversaire du début de la guerre d’Algérie, de M. Guy Fischer, ancien sénateur du Rhône (24 septembre 1995 – 30 septembre 2014). Dans son message aux adhérents de l’ANPROMEVO, Jean-François Gavoury rappellera « le soutien, exceptionnel de conviction » que ce parlementaire avait apporté à la cause de la mémoire des victimes de l’OAS, et qui s’est manifesté non seulement par des questions écrites mais aussi dans une proposition de loi du 7 juillet 2010 fixant la destination du Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie et relative à la mémoire des victimes de l’OAS (Organisation armée secrète). Il insistera par ailleurs sur l’émotion qu’il a éprouvée, à titre personnel, le 8 novembre 2012, en écoutant, depuis les bancs de la Haute Assemblée, la déclaration de M. le sénateur Fischer intervenant dans le cadre de la discussion de la proposition de loi adoptée dix ans auparavant par l’Assemblée nationale, relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Guy Fischer disait alors : « Je souhaite enfin évoquer les victimes de l’OAS, dont le symbole est pour moi le commissaire central d’Alger, M. Roger Gavoury, assassiné le 31 mai 1961 par les sicaires de cette association criminelle et antirépublicaine. Son fils, Jean-François Gavoury, présent dans les tribunes, a relevé le flambeau et se bat avec une ténacité qui force l’admiration pour faire reconnaître le tribut payé par les forces de l’ordre durant la guerre d’Algérie, pour que ne soit pas occultée, comme elle l’est souvent, la responsabilité de l’OAS dans les événements de l’après-19 mars, et enfin pour que les nostalgiques, revanchards et autres tenants de l’Algérie française ne réécrivent pas impunément l’histoire et n’érigent pas des mausolées aux bourreaux. »

©LAURENT GARRIC/WOSTOK PRESS/MAXPPP FRANCE/PARIS/DEBAT SUR LE THEME DE LA PENIBILITE DE L EMPLOI DES SENIORS ET DE L AGE DE LA RETRAITE AU SENAT LE 12/01/2010 GUY FISCHER MEMBRE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES MEMBRE DU GROUPE COMMUNISTE REPUBLICAIN CITOYEN ET DES SENATEURS DU PARTI DE GAUCHE SENATEUR DU RHONE LORS DU DEBAT SUR LE THEME DE LA PENIBILITE DE L EMPLOI DES SENIORS ET DE L AGE DE LA RETRAITE AU SENAT (MaxPPP TagID: maxnewsworld659186.jpg) [Photo via MaxPPP]

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FRANCE/PARIS/DEBAT SUR LE THEME DE LA PENIBILITE DE L EMPLOI DES SENIORS ET DE L AGE DE LA RETRAITE AU SENAT LE 12/01/2010 GUY FISCHER MEMBRE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES SOCIALES MEMBRE DU GROUPE COMMUNISTE REPUBLICAIN CITOYEN ET DES SENATEURS DU PARTI DE GAUCHE SENATEUR DU RHONE LORS DU DEBAT SUR LE THEME DE LA PENIBILITE DE L EMPLOI DES SENIORS ET DE L AGE DE LA RETRAITE AU SENAT [Photo via MaxPPP]

3 novembre 2014 : Publication dans le quotidien régional « Ouest-France » d’un article relatif à un nouvel acte de profanation visant la stèle dédiée à Alfred Locussol à Alençon :
« La stèle installée à la mémoire d’Alfred Locussol, avenue Wilson, continue de déranger. Elle a été recouverte de peinture, la semaine dernière. Cet acte de vandalisme est le 3e depuis la pose de ce modeste monument, à l’automne 2012, en face de la gare. La plaque de marbre, qui rend hommage à ce militant communiste, partisan de l’Algérie indépendante assassiné par l’OAS en 1962 à Alençon, a déjà été brisée à deux reprises. La première fois, huit jours à peine après son inauguration. Pierre Frénée, coordonnateur de cette mission de mémoire, voit dans ce nouvel acte de vandalisme « la banalisation des idées d’extrême droite.» Et déplore que « certains entretiennent une rancune depuis la fin de la guerre d’Algérie, voilà 52 ans. »

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5 décembre 2014 (12 h 40) : Journée nationale d’hommage aux Morts pour la France en AFN. Par courriel, Jean-François Gavoury fait savoir aux adhérents de l’association que « la publication, très largement en avance, du message officiel de circonstance le dispensera d’avoir à se mêler, face au Mémorial national de la guerre d’Algérie (quai Branly à Paris), aux nostalgiques de l’Empire colonial, lesquels ont déjà fait connaître, sur leurs blogs, les remarques négatives que leur inspire la teneur de cette intervention. ». Il ajoute : « De leur côté, les familles de victimes militaires et civiles de l’OAS ne manqueront pas de penser – aujourd’hui comme hier, demain et chaque jour – à leurs morts, que ceux-ci aient été ou non reconnus « Morts pour la France », que ceux-ci soient ou non éligibles à cette reconnaissance, s’agissant, dans tous les cas, de victimes innocentes des crimes les plus horribles et des attentats les plus lâches commis en Algérie et en France avant et après le 19 mars 1962. »

5 décembre 2014 (19 h 20) : Jean-François Gavoury alerte les adhérents, amis et correspondants de l’association sur l’annonce, dans la presse locale, de l’inscription à l’ordre du jour de la réunion du conseil municipal de Béziers en date du 11 décembre d’un projet de délibération ayant pour objet l’attribution du nom du commandant Hélie Denoix de Saint Marc à une voie de Béziers dénommée « rue du 19 mars 1962 ». Il rappelle, d’une part, que l’attribution d’un nom à un espace public ne doit être de nature « ni à provoquer des troubles à l’ordre public, ni à heurter la sensibilité des personnes, ni à porter atteinte à l’image de la ville ou du quartier concerné » et, d’autre part, que la dénomination d’un lieu ou équipement public doit également respecter le principe de neutralité du service public qui « s’oppose à ce que soient apposés sur les édifices publics des signes symbolisant la revendication d’opinions politiques, religieuses ou philosophiques ». Le 30 décembre, il saisira la présidente du Tribunal administratif de Montpellier d’une demande d’annulation de cette délibération : le mémoire produit à l’appui de sa requête lui paraît suffisamment circonstancié pour espérer une issue favorable. Par souci d’efficacité, il ne souhaite pas y associer l’ANPROMEVO.

6 décembre 2014 : Jean-François Gavoury s’adresse par courriel à M. Nicolas Lerner, sous-préfet de Béziers, à la suite des articles de la presse nationale et régionale relatifs à la belliqueuse initiative du maire de Béziers consistant à conférer le nom d’un officier putschiste à une voie portant la référence à la date d’entrée en vigueur des Accords de cessez-le-feu en Algérie signés à Évian le 18 mars 1962. Il précise : « Si la délibération qu’il est envisagé de présenter en séance jeudi prochain (11 décembre) est adoptée, le contrôle de légalité auquel elle donnera lieu devrait aboutir à ce qu’elle soit déférée à la censure du juge administratif : il m’apparaît, en effet, que le représentant de l’État aura la faculté d’invoquer, d’une part, le contexte dans lequel l’attribution du nom « commandant Hélie Denoix de Saint Marc » est proposée (pour se substituer à celui de l’actuelle rue « du 19 mars 1962 ») et, d’autre part, les motivations publiquement exposées par M. Robert Ménard lui-même pour démontrer que la décision a pour objet de célébrer la mémoire de l’officier putschiste et non celle de l’ancien résistant et déporté. »

  1. Lerner ne fera part ni de ses propres intentions ni de celles du préfet de l’Hérault, ne laissant d’autre choix à son correspondant que d’engager seul un recours en annulation une fois la délibération votée.