Paris, le 21 janvier 2021

Le rapport si attendu de Benjamin Stora a été très officiellement remis hier au Président de la République et aussitôt publié sur le site Internet de l’Élysée.

Vous le trouverez en bas de cet article.

Le discours est en phase avec celui, immuable, des services tant du ministère en charge des anciens combattants que de l’un de ses établissements publics, l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre :

– on parle des soldats Morts pour la France en oubliant non seulement certaines victimes civiles mais aussi (sinon surtout) l’ensemble des membres des forces de l’ordre ;

– on ne dit pas de quelles organisations certains « civils » ont été les victimes, car citer celles de l’OAS reviendrait à les placer au même rang que les victimes du FLN et les rendre par conséquent éligibles à la qualité de Mort pour la France alors que le Conseil d’État ne reconnait admissibles à ce statut que celles d’une seule partie belligérante, le FLN.

Je retiens d’une lecture cursive des 157 pages du rapport de M. Benjamin Stora les éléments ci-après :

1°) Le mot « victimes » est mentionné huit fois.

2°) À plusieurs reprises, dans ce rapport, il est question de la commémoration du 17 octobre 1961, en particulier par le maire de Paris en 2001 et 2012, mais celles du 8 février 1962 à Charonne sont occultées.

3°) À nul endroit, il n’est fait état de l’initiative de Bertrand Delanoë concrétisée le 6 octobre 2011 au cimetière du Père-Lachaise (première stèle d’une institution française érigée en hommage et à la mémoire de toutes les victimes civiles et militaires de l’OAS en Algérie et en France).

4°) Le président de la Maison des agriculteurs et des Français d’Afrique du Nord (MAFA), ami des nostalgiques de l’Algérie française et des anciens activistes de l’OAS, a pu échanger avec – et recevoir les remerciements de – Benjamin Stora … à propos de qui Jean-Félix Vallat déclarait en novembre 2020, dans le bulletin d’information de son association : « Si ce chargé de mission est naturellement libre des conclusions qu’il formulera, dont on peut imaginer qu’elle reflètera son tropisme anticolonial, il ne saurait dénaturer sa démarche en ignorant la mémoire douloureuse des vaincus politiques de la guerre d’Algérie ».

5°) Une note de bas de page (n° 25 en pages 32 et 33) comporte une allusion aux victimes de l’OAS ainsi libellée :

« Ce « monde du contact » a été brisé par les exactions commises, notamment à la fin de la guerre d’Algérie, par certains commandos extrémistes de l’OAS, comme l’assassinat le 15 mars 1962, de l’enseignant Mouloud Feraoun et ses compagnons des centres sociaux fondés par Germaine Tillion. Voir sur ce point d’histoire, L’assassinat de Château-Royal, par Jean-Philippe Ould Aoudia, Paris, Ed. Tirésias, 1992. Et aussi, les initiatives de Jean-François Gavoury, son article dans L’Express, « Le dernier combat de l’OAS », le 7 novembre 2005 à propos d’une stèle érigée à Marignane en faveur de l’OAS. »

Le combat pour la célébration de la mémoire de nos victimes est plus que jamais d’actualité à la veille du soixantième anniversaire de la création de ce groupe armé insurrectionnel.

Jean-François Gavoury, président de l’Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l’OAS (ANPROMEVO)
Mél. : anpromevo@noos.fr

Consulter le rapport Benjamin Stora au Président de la République 20 janvier 2021

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